Confirmer l’efficacité et la bonne tolérabilité de la stimulation bipallidale dans les syndromes tardifs, provoqués par les neuroleptiques, en complétant cette série par 10 patients supplémentaires.
Dix-neuf patients présentant un syndrome tardif sévère, ont participé à cet essai multicentrique thérapeutique de phase II. Les patients ont été évalués sur les plans moteur (scores Extrapyramidal Symptoms Rating Scale [ESRS] et Abnormal Involuntary Movement Scale [AIMS]), cognitif, psychiatrique : avant stimulation, puis à 3, 6 et 12 mois, et à plus long terme (6 à 11 ans) pour 14 patients. À 6 mois, une évaluation en double insu stimulation éteinte et allumée a été faite.
À 6 mois, tous les patients avaient une diminution de l’ESRS d’au moins 40 %. L’évaluation en double insu confirmait cette efficacité. Cette amélioration persistait à 12 mois (ESRS : diminution de 58 % [21–81 %] ; AIMS : diminution de 50 % [7–77 %]) et se prolongeait sur le long terme (ESRS : diminution de 60 % [22–90 %], AIMS : diminution de 63 % [14–94 %], n = 14). Aucune dégradation cognitive ou psychiatrique majeure n’a été constatée.
L’effet de la stimulation bipallidale est précoce et se prolonge à long terme, de façon réversible, comme le montre l’évaluation stimulatrice éteinte et allumée. Malgré les comorbidités psychiatriques, la tolérabilité cognitive et psychiatrique est excellente. Aucune altération cognitive n’est constatée, et l’humeur est améliorée chez la majorité des patients. Les évènements indésirables sont les mêmes que ceux rapportés dans d’autres indications.
La stimulation bipallidale peut être considérée comme une possibilité thérapeutique dans les syndromes tardifs réfractaires au traitement médical.
Financements : Programme hospitalier de recherche clinique, institut national de la santé et de la recherche médicale, GIS-institut des maladies rares sur les dystonies, Medtronic France.