Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 5 ans (1er janvier 1010–31 décembre 2015). Tous les patients dont l’étude histologique de la ponction-biopsie rénale (PBR) avait objectivé une GNEC, avaient été inclus. Deux groupes ont été comparés en fonction de la récupération ou non de la fonction rénale.
Quarante (40) cas de GNEC sur 750 PBR ont été retrouvés, soit une prévalence de 5,33 %. L’âge moyen des patients était de 33,9 ± 16,65 ans avec un sex-ratio de 0,53. À leur admission, 65 % des patients étaient hypertendus, 85 % avaient une insuffisance rénale avec une oligo-anurie dans 62,5 % des cas. En microscopie optique, les croissants étaient cellulaires dans 60 %, fibro-cellulaires dans 32,5 % et fibreux dans 7,5 %. Les étiologies étaient dominées par le lupus dans 32,5 % des cas, suivi des vascularites à ANCA dans 27,5 % des cas et les causes infectieuses dans 17,5 % des cas. Un patient présentait un syndrome de Goodpasture. La cause était indéterminée chez 17,5 % des cas. Le traitement étiologique variait selon la cause. En dehors du contexte infectieux, il reposait sur une immunosuppression combinant corticoïdes et cytotoxiques. L’évolution était marquée par le passage à la chronicité dans 72,7 % des cas, 18,2 % des patients avaient retrouvé une fonction rénale normale. Les facteurs de mauvais pronostic rénal étaient : l’oligo-anurie (p = 0,0008) et la créatininémie élevée à l’admission (p = 0,0001), le recours à l’HD (p = 0,0001), la présence de croissants fibro-cellulaires et fibreux (p = 0,013).
Le lupus constituait la 1re cause de GNEC dans notre série comme dans d’autres séries africaines de l’Egypte [1], de l’Afrique du Sud [2].
La GNEC est relativement fréquente chez nos patients. Elle conduit rapidement vers une insuffisance rénale chronique d’où l’intérêt d’une prise en charge précoce.