Rechercher des indices professionnels chez des patients porteurs d’hémopathie maligne en milieu hospitalier.
Une étude transversale descriptive a été conduite de janvier à juin 2015 chez des travailleurs souffrant d’hémopathie maligne, pris en charge au service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon, Abidjan.
L’étude a porté sur 40 travailleurs porteurs d’hémopathie maligne dont 31 hommes (77,5 %). Les trois-quarts de l’effectif avaient au moins 40 ans. Au rang des principales hémopathies diagnostiquées figuraient les leucémies myéloïdes chroniques 14 cas (35 %) et les lymphomes malins non hodgkiniens 10 cas (25 %). Environ la moitié (47,5 %) des patients exerçaient dans l’agriculture et 10 % dans la pétrochimie.
Au titre des expositions, 19 sujets étaient exposés aux pesticides, 18 aux hydrocarbures benzéniques et 3 aux radiations ionisantes. La majorité des travailleurs (65 %) ne portaient aucun équipement individuel de protection. À partir des 40 dossiers analysés, 34 affections ont été identifiées comme des maladies professionnelles.
La nette représentation du milieu agricole et l’exposition subséquente aux pesticides constituent des indices de valeur, à étayer dans ce pays à forte main-d’œuvre agricole. En outre, les formes benzéniques et radiques observées sont justiciables d’une réparation au titre.
La recherche de facteurs de risques professionnels lors de l’instruction des dossiers des patients atteints d’hémopathies malignes devrait permettre une meilleure prise en charge médico-légale de ces affections.