Explorer l’influence des horaires de travail décalés sur les troubles du sommeil et de la vigilance chez des personnes en activités professionnelle lors d’un premier enregistrement polysomnographique.
Cette étude rétrospective est fondée sur l’exploitation anonyme de données médicales des questionnaires remplis par les patients à l’unité du sommeil du CHU d’Amiens entre 2003 et 2007 et de l’entregistrement polysomnographique. Cette démarche a fait l’objet d’une déclaration auprès de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) qui l’a validée.
Répartition par horaires de travail : 88 (21 %) travaillaient en horaires décalés (THD), 330 (79 %) travaillaient en horaires de jour (THJ). Soixante-dix-huit pour cent es THD présentent une dette de sommeil d’au moins 1 h 30 versus 37,6 % des THJ (p < 0,0001). Dans notre population, il n’y a pas de différence statistiquement significative concernant la répartition des insomnies, du syndrome d’apnées obstructives du sommeil ou de la narcolepsie entre les deux groupes de THD et THJ. À noter que dans le groupe des THD, aucune femme ne présente de syndrome d’apnées obstructives du sommeil, ni de narcolepsie.
Nos résultats correspondent à une population spécifique de l’unité du sommeil du CHU d’Amiens, et non pas à la population générale des travailleurs en France. Tous les sujets inclus dans l’étude présentent des symptômes liés à une altération du sommeil, diagnostiqués par des médecins généralistes, pneumologues, neurologues, ORL. Curieusement, aucun patient n’a été adressé par le médecin du travail ce qui peut s’expliquer par le circuit habituel, médecin du travail-médecin généraliste.