Vingt-sept patients étaient opérés par voie conventionnelle et 65 patients en percutané. Un protocole IRM standardisé utilisant des coupes axiales T1 était réalisé avec un suivi d’un an minimum après ablation de matériel. La surface de section tranversale CSA (cmC) et l’intensité des régions d’intérêt ROI (pixels) de la musculature paravertébrale étaient mesurées avec Osirix, par deux observateurs indépendants, au niveau de la fracture et des pédicules instrumentés sus- et sous-jacents. Une comparaison inter-observateur était effectuée par la méthode de Bland-Altman. Le ROI de référence du muscle était mesuré dans le psoas et le ROI graisse en sous-cutané. Le ratio ROI-CSA ROI-graisse était comparé pour la chirurgie ouverte versus percutanée en utilisant un modèle linéaire mixte. Une régression linéaire a permis d’analyser des facteurs additionnels - âge, sexe, IMC, stade de Pfirrmann des disques adjacents et durée d’instrumentation.
La concordance inter-observateur était bonne pour tous les CSA. Les moyennes ROI-graisse et ROI-muscle étaient comparables les groupes chirurgie ouverte versus percutanée - 146,7 versus 145,8 et 538,3 versus 526,2 respectivement. Le ROI-CSA variait entre 154,7 et 226,2 en ouvert, 154,4 et 195,5 en percutanée selon le niveau Instrumenté. Une différence significative entre le ROI-CSA ROI-graisse (0,4 versus 0,3) était retrouvée au niveau de fracture T12–L1 (p = 0,0329), aux niveaux instrumentés adjacents en proximal (p = 0,0139) et distal (p = 0,0100). Les différences n’étaient pas significatives aux niveaux thoraciques et lombaires. L’âge avait une influence significative sur ce ratio (p < 0,0001). Le sexe, l’IMC, le stade de Pfirrmann et la durée d’instrumentation n’avaient pas d’influence significative.
L’instrumentation percutanée a pour but de réduire la dissection et l’atrophie musculaire par rapport à la chirurgie ouverte. Ceci semble valide uniquement pour les niveaux autour de la charnière thoracolombaire. Les résultats mettent en évidence une différence du signal IRM pour les fractures T12 et L1, indiquant moins d’atrophie chez les patients ayant bénéficié d’un traitement percutané. Ces différences n’étaient pas retrouvées au niveau du rachis thoracique, où la masse globale des muscles paravertébraux est plus petite. L’atrophie musculaire n’était significative au niveau lombaire pour aucune des deux procédures, mais l’âge influençait le degré d’atrophie.