Nous avons étudié de manière rétrospective par méthode immunohistochimique l’infiltrat immunitaire de différentes sous-populations lymphocytaires T (Th17 : IL-17+, T CD8+, T régulateurs : Foxp3+ et Th1 : Tbet+) et lymphocytaires B (CD20+) en périphérie tumorale, et au sein même de la tumeur sur les pièces opératoires gastriques d’une cohorte de 82 patients atteints d’un cancer de l’estomac localisé et réséqué.
La teneur de l’infiltrat en lymphocytes T cytotoxiques et en lymphocytes Th17 ne semble pas avoir de valeur pronostique dans notre étude. Les caractéristiques de l’infiltrat immunitaire ne sont ni influencées par l’administration d’une chimiothérapie néoadjuvante, ni par le grade histopathologique de la tumeur. En revanche, nous avons pu déceler que la présence d’infiltrats riches en cellules lymphocytaires Th1 (Tbet+) et en follicules lymphocytaires B (CD20+), associés à une faible proportion de lymphocytes T régulateurs était associée à une meilleure survie sans récidive des patients. De plus, nous mettons en évidence que ces infiltrats lymphocytes Th1/B s’organisent histologiquement en structure s’apparentant à des structures lymphoïdes tertiaires, où des lymphocytes B proliférant sont entourés de lymphocytes T eux-mêmes en contact avec des cellules présentatrices d’antigènes matures (cellules dendritiques DC-lamp+).
L’analyse transcriptomique d’une série indépendante de 365 cancers de l’estomac localisés confirme le pronostic favorable conféré par une signature stromale de coopération immune lymphocytaire B et Th1.
Nos résultats démontrent l’importance pronostique d’une signature immunohistochimique et génomique Th1/réponse B dans le cancer de l’estomac.