Nous avons repris la casuistique du service de 1990 à 2012, recensant les fractures autour de la tige d’une prothèse de hanche, traitées orthopédiquement ou chirurgicalement, déplacées ou non, avec un suivi d’au moins un an, excluant les fractures peropératoires.
Sur les 290 fractures, nous avons observé 22 « new B2 », soit 7,6 %, avec une nette prédominance féminine (18 femmes) d’âge moyen 77 ans (65–92). Dans 17 cas (77 %), le traumatisme était une chute de la hauteur, pour les autres pas de traumatisme retrouvé. Aucune tige scellée, 19 PTH (87 %) et 3 prothèses intermédiaires (13 %). L’intervalle pose-fracture était en moyenne de 4,9 ans (0,1 à 19) avec 2 pics de fréquences inférieur à 6 semaines 8 cas (36 %) et après 9 ans 10 cas (46 %). Aucune fissure opératoire du massif du petit trochanter. Six fractures à enfoncement minime (inférieur ou égal à 5 millimètres) ont été traitées orthopédiquement, les 16 autres qui avaient un enfoncement moyen de 12,3 mm (5 à 25), par changement de tige pour 11, cerclages et remise en place de la tige pour 5. Au recul moyen de 28 mois (12 à 48), le score PMA était de 15,5 (10–18). Deux décès, 4 perdus de vue.
La rareté relative de cette lésion n’est pas en accord avec la littérature (William, 45 % mais petite série) non plus que son délai de survenue bimodal. Elles sont survenues uniquement sur des implants sans ciment, anatomique ou rectiligne, sans doute par effet coin favorisé par l’ostéoporose et le remplissage métaphysaire. Toutes les tiges étaient enfoncées. Nous n’avons considéré qu’un demi-centimètre était la limite pour le traitement orthopédique. Opératoirement, la réduction du fragment est rendue difficile par la traction du psoas mais elle est indispensable pour rétablir la continence fémorale proximale. La prévention repose sur la conservation d’un triangle de sécurité médial entre Merckel et tige lors de la première implantation.