Les lames classées comme AGC dans notre laboratoire d’histopathologie cutanée ont été relues et ont fait l’objet de marquages immuno-histochimiques Melan-A et HMB45. Le diagnostic était retenu devant une lésion épidermique aux limites nettes, constituée de kératinocytes de taille deux fois supérieure à celle des cellules bordant la lésion. Les renseignements cliniques ont été obtenus à partir des demandes d’analyse et des dossiers cliniques existants.
Nous avons identifié 20 cas d’AGC. L’âge moyen était de 70 ans et le sex-ratio H/F de 0,25. La durée moyenne d’évolution était de 1,6 année. Il s’agissait le plus souvent d’une macule ou d’une papule pigmentée à surface verruqueuse. Le diagnostic d’AGC n’avait jamais été évoqué par le clinicien. Histologiquement, la lésion était toujours bien limitée, avec une hypergranulose surmontée d’une hyper-orthokératose et parfois une accentuation du dessin papillaire. Nous avons constaté un stratum lucidum accentué dans 80 % des cas. Dans les formes pigmentées, les immunomarquages n’ont pas montré d’augmentation du nombre de mélanocytes.
L’AGC est une lésion bénigne, probablement sous-diagnostiquée car méconnue des cliniciens et parfois des pathologistes. Elle prédomine chez la femme adulte et siège aux membres ou au visage. La nature de l’AGC est discutée, certains auteurs l’assimilant au lentigo solaire mais l’existence de formes hypopigmentées va à l’encontre de cette hypothèse. Nous pensons qu’il s’agit d’une entité anatomoclinique particulière.