L’incidence annuelle des glio
mes est esti
mée à 5–6 cas pour 100 000. Le diagnostic repose principale
ment sur la classification de l’OMS 2007, qui souffre d’un
manque de précision et de reproductibilité. Actuelle
ment, la recherche d’altérations génétiques dans les glio
mes
montre un rôle potentiel dans le diagnostic, le pronostic et la réponse au traite
ment. Le but de cette étude est d’évaluer la présence et la fréquence de certains bio
marqueurs génétiques dans les glio
mes.
Patients et méthodes
Au total, 99 échantillons de tumeurs ont été utilisés pour cette étude. Ils ont été obtenus à partir de patients diagnostiqués avec un gliome au Centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès entre janvier 2010 et décembre 2013. L’immuno-histochimie a été réalisée avec l’anticorps dirigé contre l’internexine alpha (INA) et qui est utilisé comme marqueur de substitution de la codélétion m>1p/19qm> dans les oligodendrogliomes. L’ADN a été extrait pour analyse moléculaire. Une Q-PCR a été réalisée pour étudier l’amplification des gènes m>EGFRm> et m>MDM2m> dans les glioblastomes. La détection des mutations des gènes m>IDH1m> et m>IDH2m> dans les gliomes diffus s’est basée sur les techniques classiques du séquençage de Sanger.
Résultats
Notre population d’étude se compose de 99 patients (60 hommes et 39 femmes). L’âge moyen est de 38 ans avec des extrêmes de 3 à 90 ans. Un immunomarquage positif de l’INA a été retrouvé chez 11 des 15 patients présentant une tumeur oligodendrogliale. Nous avons identifié les mutations du gène m>IDH1m> dans 43 cas tandis qu’une seule mutation du gène m>IDH2m> a été détectée dans un oligodendrogliome anaplasique. L’identification de l’amplification des gènes m>EGFRm> et m>MDM2m> par la technique de Q-PCR est toujours en cours de réalisation.
Discussion
De nombreuses études ont démontré que le sous-typage génétique d’un phénotype histologique donné avec des biomarqueurs robustes peut améliorer le diagnostic et le pronostic. Les marqueurs moléculaires typiques des glioblastomes primaires sont l’amplification des gènes m>EGFRm> et m>MDM2.m> Les altérations génétiques les plus courantes dans les glioblastomes secondaires et les autres gliomes diffus comprennent la mutation m>TP53m>, la codélétion m>1p/19qm> et les mutations m>IDHm>. Notre étude portera essentiellement sur l’identification de ces marqueurs et leurs fréquences. Ces données doivent être comparées avec la littérature.
Conclusion
La nouvelle technologie moléculaire a permis une meilleure classification des gliomes basée sur l’altération de gènes spécifiques pour chaque sous-type de tumeur. Ces marqueurs moléculaires sont nécessaires pour une différenciation précise et objective et par conséquent pour une thérapie plus ciblée.