La radiothérapie cervico-faciale constitue une cause fréquente d’insuffisance endocrinienne, volontiers
méconnue chez l’adulte. Elle est susceptible d’altérer la qualité de vie et l’état de santé des patients dont la survie s’est par ailleurs beaucoup a
méliorée au cours des dernières années.
Patients et méthodes
Nous avons mené une étude transversale qui a concerné 55 patients traités par radiothérapie cervico-faciale pour cancer du cavum. Tous patients ont bénéficié d’un dosage de la prolactinémie.
Résultats
L’hyperprolactinémie a été constatée chez 34,52 % des cas (m>nm> = 19/55) touchant 52,38 % des femmes (m>nm> = 11) et 23,5 % des hommes (m>nm> = 8). Le taux moyen de la prolactinémie était de 880,8 ± 486,9 mUI/L (440 à 2140 mUI/L). L’intervalle entre la radiothérapie et la découverte de l’hyperprolactinémie était en moyenne de 8,4 ± 4,5 ans (extrêmes :1 et 15 ans). L’hyperprolactinémie était symptomatique chez 2 patients qui ont présenté une galactorrhée. Une aménorrhée secondaire a été constatée chez 4 femmes. Chez l’homme, nous avons constaté une dysfonction érectile chez 4 patients et une gynécomastie chez un seul patient. L’hyperprolactinémie était associée à une insuffisance gonadique, à une hypothyroïdie centrale, une insuffisance somatotrope et une insuffisance corticotrope dans respectivement 5,3 % (m>nm> = 1), 31,6 % (m>nm> = 6), 89,5 % (m>nm> = 17) et 26,3 % des cas (m>nm> = 5). Nous avons également trouvé que l’hyperprolactinémie était significativement plus fréquente chez les femmes (m>pm> = 0,029) et corrélé à la dose de radiothérapie totale appliquée (m>pm> = 0,03).
Conclusion
L’hyperprolactinémie survenant au décours d’une radiothérapie pour cancer du cavum était fréquente et précoce chez nos patientes témoignant de l’atteinte hypothalamique.