Le but a été de décrire les TMS, les facteurs d’expositions et les contraintes en fonction des types de commerces étudiés, afin de proposer des actions de prévention ciblées.
Une enquête téléphonique a été réalisée en 2014 en France sur un échantillon de salariés du secteur de la vente alimentaire au détail constitué de 8729 salariés tirés au sort dans un fichier d’adhérents fourni par une mutuelle de la branche. Les TMS ont été recueillis selon un questionnaire « de type nordique », comme les variables sociodémographiques, les types d’activités et d’expositions. Des analyses descriptives portant sur les TMS et les facteurs d’expositions en fonction des types de commerces ont été réalisées.
L’échantillon était plutôt féminin (n = 60,8 %, n = 5304), d’âge moyen à 42,5 ans (16-82 ans). Les activités représentées sont les épiceries (52,9 %, n = 4620), les primeurs (20,8 %, n = 1817), les magasins bio (8,0 %, n = 701), les cavistes (4,7 %, n = 412), les autres types de commerce (11,8 %, n = 1027), avec données manquantes dans 1,7 % des cas (n = 152). Les TMS proximaux (cou/épaule) intenses ou invalidants ont affecté 28,1 % des salariés (n = 2456), les TMS distaux (coude/main) intenses ou invalidants 11,6 % des salariés (n = 974) et les lombalgies 29,9 % (n = 2607). Les principaux facteurs de risque de TMS intenses ou invalidants ont été la répétitivité des gestes, les postures inconfortables (poignet, tronc) et le port de charge supérieur ou égal à 10 kg, en plus de l’âge et des antécédents de TMS, contrairement à l’alternance de tâches qui a été protecteur (p < 0,05). Les cavistes étaient plus exposés au port de charge et à la faible alternance de taches, contrairement aux épiciers et vendeurs en magasins Bio qui étaient plus exposés à la répétitivité et aux postures inconfortables (p < 0,05).
Dans une large étude descriptive du secteur de la vente alimentaire au détail, les TMS touchent une grande portion des salariés, mais des actions de préventions ciblées en fonction du type de commerce sont possibles.