Les buts de notre étude étaient d’une part d’évaluer le taux de fragmentation de l’ADN chez nos patients suivis pour infertilité et d’en définir les valeurs seuils et d’autre part d’acquérir de l’expérience pour proposer l’analyse en routine dans notre laboratoire.
Nous avons réalisé une étude prospective entre aout 2013 et janvier 2015 qui a permis de collecter 106 échantillons provenant de patients venus effectuer leur spermogramme dans notre laboratoire. Il s’agissait de 26 patients témoins normaux et de 80 patients infertiles dont 56 étaient suivis pour varicocèle.
Les spermogrammes ont été réalisés suivant les normes de l’OMS (2010). Le taux de fragmentation a été mesuré grâce à la technique Tunel (Deoxyribonucleotidyl transferase dUTP nick end labeling) effectuée en suivant un protocole standardisé avec lecture des résultats sur lames grâce au microscope à fluorescence.
Un seuil de positivité a été établi, à partir de 15 % de fragmentation avec une précision de 70,2 %, après réalisation et étude d’une courbe ROC. Le taux de fragmentation était significativement plus élevé chez les patients présentant une infertilité (n = 80), par rapport aux témoins fertiles (n = 26) avec respectivement (22,2 ± 5,6 % vs 16,7 ± 0,7 %) p < 0,05. Les patients suivis pour varicocèle présentaient des taux de fragmentation élevés par rapport au groupe témoin (22,8 ± 9,2 % vs 16,7 ± 0,7 %) p < 0,01.
Le taux de fragmentation de l’ADN spermatique est plus important chez les patients infertiles.