Les dossiers des patients ayant eu une chirurgie cardiaque entre le 31/05/2013 et le 31/12/2013 ont été analysés. Cent patients ont présenté une IRA selon les critères AKIN constituant le groupe 1. Un groupe témoin a été constitué comprenant 200 patients consécutifs, opérés pendant la même période, et n’ayant pas présenté d’IRA. Nous avons exclu les patients opérés pour dissection aortique, pour transplantation cardiaque ainsi que les insuffisants rénaux chroniques en dialyse. Trente-trois variables ont été recueillies. Le DFG a été estimé avec l’équation MDRD. Nous avons utilisé une méthode de régression logistique pour l’analyse statistique.
Parmi les patients du groupe 1, 57 avait une IRA AKIN 1, 26 AKIN 2 et 17 AKIN 3. En analyse multivariée, les facteurs de risque d’IRA sont le DFG préopératoire (OR 0,977, p = 0,006), l’utilisation de colloïdes de synthèse (OR 3,712, p = 0,0001), le nombre de CG transfusés (OR 1,15, p = 0,02), le NT-ProBNP préopératoire (OR 1,000136, p = 0,019), l’âge (OR 1,0385, p = 0,014), l’hémoglobine préopératoire (OR 0,823, p = 0,034), et l’IMC (OR 1,08, p = 0,026). Pour les colloïdes, l’augmentation du risque d’IRA est associée aux hydroxy éthyle amidons (HEA) (p = 0,0003, OR 3,6), et pas aux gélatines (p = 0,28)
Comme cela est décrit dans d’autres situations comme l’infarctus du myocarde, dans notre travail, le niveau de Nt-ProBNP est associé à la survenue d’une IRA. Ce niveau pourrait constituer un des éléments d’un score de risque d’IRA. Le risque rénal de l’utilisation des HEA est discuté depuis longtemps. Ce travail apporte un argument supplémentaire pour leur éviction dans les situations à haut risque d’IRA. Les données de la littérature concernant la néphrotoxicité des gélatines sont contradictoires.
Un score diagnostique prenant en compte le niveau de Nt-ProBNP pourrait améliorer le dépistage de l’IRA après CC. Les HEA sont à prescrire dans les situations à risque d’IRA.