Une femme, âgée de 45 ans, sans antécédents pathologiques notables, a présenté en 2012 le premier épisode de strabisme droit ayant duré plus d’un mois spontanément résolutif, puis un ptosis avec strabisme divergeant à gauche en plus d’une anesthésie au territoire du V3 et des paresthésies du cuir chevelu dans un contexte de céphalées précédées d’un syndrome fébrile avec récupération complète. L’évolution fut marquée par une récidive annuelle saisonnière (printemps) du même tableau clinique tantôt à droite tantôt à gauche avec rémission complète au bout d’un à deux mois. En 2014, l’IRM cérébrale était normale ainsi que l’étude du LCR. Un an après, la patiente a présenté une diplopie horizontale douloureuse. L’examen clinique a trouvé une paralysie du VI bilatéral et du III gauche. L’RM cérébrale mis en évidence un processus inflammatoire des deux sinus caverneux prédominant à gauche. Les bilans immunologique et infectieux furent négatifs. Le diagnostic du syndrome de Tolosa-Hunt a été retenu, et la patiente a reçu un bolus de méthylprednisolone. L’évolution était marquée par une récupération complète.
Notre patiente a présenté une ophtalmoplégie récidivante douloureuse en absence de lésion tumorale, infectieuse ou auto-immune associée permettant de retenir le diagnostic du STH idiopathique. Le caractère à bascule et saisonnier distingue notre patiente des cas de la littérature. L’atteinte controlatérale serait due à la propagation controlatérale via les canaux entrelacés des sinus intercaverneux.
La récidive du STH peut être homo- ou controlatérale, mais reste toujours corticosensible, ne relevant pas d’un traitement de fond, sauf peut être en cas de récidive multiple.