Ce métier, récemment reconnu, ne bénéficie d’aucun recensement précis de sa population. On peut estimer qu’ils sont une vingtaine à exercer ce métier en 2015. La confidentialité, ainsi que les similitudes avec d’autres métiers de travailleurs du bois, explique peut-être l’absence de littérature retrouvée concernant leurs éventuels risques professionnels que nous avons tenté de combler via un questionnaire, auquel 15 sangliers ont répondu, ciblé sur leur exercice et les risques professionnels associés.
On retrouve majoritairement une population masculine (87 %), dans la tranche d’âge 40–60 ans (65 %), affiliés au régime des indépendants (2/3) et travaillant à temps plein (2/3). Un tiers d’entre eux est suivi par un service de santé au travail.
C’est un métier très physique, nécessitant force et précision, alternant diverses positions contraintes pour travailler toutes les faces de l’épicéa. C’est aussi un métier très répétitif (1600 à 2400 sangles prélevées en moyenne par jour). De nombreux troubles musculo-squelettiques sont ainsi rapportés : seuls 20 % déclarent n’avoir eu ni tendinite ni lumbago et ce sont les articulations des membres supérieurs qui apparaissent les plus sollicitées.
Au niveau des risques biologiques émergent les piqures de tiques et quelques dermatoses de contact.
Le versant psychosocial n’est pas à omettre dans un contexte de métier solitaire. La charge de travail est imprévisible : ils ne savent pas s’ils vont avoir une coupe à exploiter d’une semaine sur l’autre. Ils doivent également faire face à la concurrence croissante des sangliers polonais (60 % des sangles sont importées) occasionnant une crainte de délocalisation. Enfin, l’exploitation des grumes dépend de l’autorisation des bucherons, des marchands de bois et de l’agent local de l’office national des forêts (ONF) : 70 % des sangliers rapportent des relations conflictuelles avec l’ONF.
C’est donc un métier confidentiel mais néanmoins complexe et à multiples facettes que les services de santé au travail ne doivent pas méconnaître.