Évaluer la prévalence de l’atteinte artérielle des membres chez les patients ScS.
Inclusions consécutives dans le cadre d’une consultation pluridisciplinaire centrée sur le handicap de la main avec recueil de données cliniques (facteurs de risque cardiovasculaire [FRCV], antécédent de troubles trophiques d’origine ischémique, palpation des pouls périphériques, manœuvre d’Allen aux membres supérieurs [MS] et inférieurs [MI]), et hémodynamiques (flux des artères radiales, ulnaires, tibiales antérieures et postérieures enregistrés par Doppler continu, et mesure des indices de pression systolique aux chevilles).
Quatorze patients ont été inclus (11 droitiers, 2 gauchers et 1 ambidextre). Le sex-ratio homme/femme était de 0,27 et l’âge moyen de 58,1 ± 10,4 ans. Les principaux FRCV étaient l’âge et le tabagisme. Aux MS : 42,8 % des patients avaient un antécédent de troubles trophiques, la manœuvre d’Allen était anormale pour 35,7 % des arcades palmaires superficielles, 42,9 % des pouls ulnaires n’étaient pas perçus et aucun flux n’était enregistrable pour 25 % des artères ulnaires. Aux MI : 14,3 % des patients avaient déjà présenté des troubles trophiques des orteils, la manœuvre d’Allen était anormale pour 15,4 % des artères tibiales postérieures, 25,6 % des pouls tibiaux postérieurs n’étaient pas perçus et le flux de 15,4 % des artères tibiales postérieures était pathologique.
L’atteinte macrovasculaire distale touchait préférentiellement les artères ulnaires et tibiales postérieures avec une fréquence élevée aux MS et deux fois moindre aux MI mais non négligeable. La physiopathologie est mal connue mais il pourrait s’agir d’une manifestation propre de la ScS. Il semble nécessaire que les patients ScS bénéficient d’un équilibre strict de leurs FRCV, d’un dépistage des atteintes artérielles macrovasculaires. Se pose aussi la question de la place d’un traitement antiathéromateux chez ces patients.