Il s'agit d'une étude monocentrique à partir d'une base de données de patientes ayant accouché à Lille entre 2005 et 2013. Les patientes ont été prises en charge par la même équipe diabéto-obstétricale selon les recommandations actuelles Nous avons comparé les complications maternofœtales, les issues de grossesse et l'évolution du contrôle métabolique chez 152 patientes traitées par pompe ambulatoire versus 103 patientes traitées par multi-injections. Parmi les patientes sous pompe, 121 patientes étaient sous pompe avant la grossesse et 31 patientes ont été mises sous pompe pendant la grossesse.
Les groupes étaient comparables en ce qui concerne l'âge, l'IMC, les antécédents d'HTA. Les patientes sous pompe avaient un diabète plus ancien (p < 0,0001), plus fréquemment une rétinopathie (p < 0,0001) et une microalbuminurie (p = 0,05) ainsi qu'une HbA1c préconceptionnelle significativement plus basse (p = 0,02) que les patientes sous multi-injections. L'équilibre métabolique s'est amélioré de façon identique dans les 2 groupes. Il n'y a pas de différence entre les 2 groupes en ce qui concerne l'aggravation de la rétinopathie ou de la néphropathie. Il n'existe pas de différence en ce qui concerne le taux de prééclampsie, de prématurité, l'âge gestationnel à l'accouchement ni le taux de césarienne. Le taux de macrosomie est plus élevé dans le groupe pompe (p < 0,01) par contre le taux de malformations congénitales est significativement réduit dans le groupe pompe (p < 0,02).
Cette étude confirme que même s'il n'a pas été démontré à ce jour une supériorité du traitement par pompe ambulatoire comparativement aux multi-injections, il est proposé à une population avec plus de complications et a permis une réduction significative du taux de malformations congénitales.