Am&
eacute;liorer le pronostic des insuffisants cardiaques tout en gardant le patient hors de l’hôpital est l’enjeu que s’est fix&
eacute; ce service de t&
eacute;l&
eacute;surveillance. Ce groupement de coop&
eacute;ration sanitaire (GCS, 36 partenaires) a inclus son 1
er patient en septembre 2012 : depuis 1026 patients profitent de ce service financ&
eacute; par l’ARS Auvergne et les collectivit&
eacute;s locales, d&
eacute;velopp&
eacute; grâce à un partenariat avec ALMERYS (soci&
eacute;t&
eacute; sp&
eacute;cialis&
eacute;e dans la gestion de donn&
eacute;es informatiques m&
eacute;dicales). Deux principes se sont impos&
eacute;s : les professionnels de sant&
eacute; de proximit&
eacute; restent « maîtres du jeu » et la t&
eacute;l&
eacute;surveillance doit être simple (ainsi, tous les patients sont &
eacute;quip&
eacute;s d’un capteur, une balance
connect&
eacute;e et certains d’un tensiomètre et d’un cardiofr&
eacute;quencemètre). Les infirmières lib&
eacute;rales avec leur smartphone t&
eacute;l&
eacute;chargent dans le dossier informatis&
eacute; et s&
eacute;curis&
eacute; l’&
eacute;volution clinique (signes fonctionnels, œdèmes, fr&
eacute;quence cardiaque, pression art&
eacute;rielle). La surveillance biologique est t&
eacute;l&
eacute;charg&
eacute;e automatiquement dans le dossier par les laboratoires d’analyse, et le pharmacien d’officine renseigne la th&
eacute;rapeutique à chaque d&
eacute;livrance de l’ordonnance. Le dossier patient informatis&
eacute; est consultable par ses professionnels qui s’identifient avec leur carte CPS. L’ensemble des donn&
eacute;es est analys&
eacute; par un système expert qui g&
eacute;nère des alertes ou alarmes selon le niveau de gravit&
eacute; fix&
eacute; par des bornes que nous avons d&
eacute;finies. Ces alertes et alarmes sont g&
eacute;r&
eacute;es par la cellule de coordination dans les 3 h, 7 jours/7 (1,5 cardiologues, 2 infirmières diplôm&
eacute;es en &
eacute;ducation th&
eacute;rapeutique et 1 secr&
eacute;taire m&
eacute;dicale). Les alertes et alarmes motivent un appel à domicile permettant d’&
eacute;valuer l’&
eacute;tat du patient, et si la situation le justifie, le m&
eacute;decin traitant, voire le cardiologue sera appel&
eacute; par le cardiologue de Cardiauvergne pour une prise en charge th&
eacute;rapeutique adapt&
eacute;e. Chaque contact t&
eacute;l&
eacute;phonique permet d’&
eacute;valuer et consolider les actions &
eacute;ducatives qui sont relay&
eacute;es &
eacute;galement par les pharmaciens d’officines que nous avons form&
eacute;s et &
eacute;quip&
eacute;s d’outils d’ETP que nous avons &
eacute;labor&
eacute;s et que nous faisons &
eacute;voluer sur le mode E-Learning. Une &
eacute;valuation a &
eacute;t&
eacute; faite au terme de 4 ans de fonctionnement (18,5 mois de suivi moyen) sur les 1026 patients inclus :
– le taux de décès est de 12,1 % par an pour le groupe entier (contre 28 à 35 % selon les séries avec prises en charge conventionnelle) et de 12,5 % pour la première année de suivi ;
– quant aux réhospitalisations pour nouvelle poussée d’insuffisance cardiaque, elles sont réduites à 12,9 % par an (contre 26 à 40 % dans les cohortes européennes) avec raccourcissement de la durée moyenne de séjour à 9,2 jours versus 13 jours ;
– ces résultats sont dûs en grande partie à une meilleure observance thérapeutique et hygiéno-diététique ;
– le taux de satisfaction des patients et des professionnels est unanimement favorable.
Un travail de recherche (dans le cadre des investissements d’avenir, développement de l’économie numérique) sur de nouveaux capteurs (inclinomètre, activomètre, électrocardiogramme, fréquence respiratoire, indépendance mètre, piluliers électroniques, auto surveillance connectée de l’INR) est actuellement en cours.