文摘
En addictologie, nombre de patients consultent sous la contrainte qu’elle soit explicite (conjoint, médecin traitant, police, justice) ou implicite (pour leurs enfants, leur famille, les autres…ou pour leur santé). Ainsi, au-delà du fait que le soignant est confronté au paradoxe de soigner des sujets qui ne le demandent pas, il se trouve dans une double contrainte, considéré par les uns comme garant de l’ordre social et par les autres comme aidant d’un sujet en souffrance. Le modèle trans-théorique du changement nous a instruit sur la complexité à changer nous montrant qu’il n’était ni fixe dans le temps, ni constant pour un individu donné. Ce modèle inclus l’ambivalence, la résistance et même la rechute, mais considère encore la contrainte comme un frein plutôt qu’un efficace levier de changement. Le temps n’est plus d’opposer guérir et punir, car l’obligation de soins peut être une chance dans le parcours parfois chaotique du patient addict. Encore faut-il avoir les outils de communication adéquats pour permettre à chacun (contraint ou non) de comprendre que l’implication dans les soins lui permettra de retrouver son libre arbitre, même s’il aura fallu en passer par la coercition. Nous proposons au cours de cet article de détailler les premiers pas de la rencontre avec le patient présentant une addiction en recherchant les éléments de contrainte aux soins, les moyens de travailler avec la contrainte, d’éviter de fabriquer les résistances et d’en faire un élément puissant de motivation au changement.