Les données du symposium 2005 sont tirées d’une cohorte prospective multicentrique sur un an (2004). Avaient été inclues toutes les fractures autour d’une prothèse de hanche survenant plus de trois mois après la chirurgie. Pour chaque patient était notées les données préopératoires, peropératoires ainsi que les données cliniques et radiologiques à la révision au sixième mois postopératoire. Nous avons utilisé les mêmes critères d’inclusion et de suivi pour notre étude entre septembre 2014 et septembre 2015. Cette étude n’incluant que les patients ayant bénéficié d’un changement de prothèse bipolaire (pivot fémoral et mise en place d’une cupule double mobilité) pour notre série et unipolaire pour la série du symposium. Nos séries ont été appariées selon les critères suivants : sexe, âge et autonomie (score de Katz).
Nous avons réalisé 24 changements bipolaires contre 25 changements unipolaires pour la série du symposium (avec respectivement aucun perdu de vue versus un perdu de vue à 6 mois). Notre taux de complication immédiat (14 premiers jours) était de 8 % (2 fractures de l’acétabulum peropératoire ayant nécessité la mise en place d’anneaux de soutien). Le taux de complications à 6 mois n’était pas significativement différent : 16 % dans notre série (un enfoncement de cupule non symptomatique, 1 pseudarthrose du grand trochanter, une fracture périprothétique itérative et une luxation) contre 28 % pour la cohorte du symposium (dont 5 luxations). Notre taux de reprise à 6 mois n’était pas significativement différent (8,3 % versus 8 %). La durée opératoire, le saignement, la durée d’hospitalisation, et la mortalité (4 % versus 16 %) n’étaient pas significativement différents entre les séries.
Cette prise en charge dans les changements de prothèse pour fracture péri-prothétique nous a permis de réduire de façon importante le taux de luxation sans augmenter la morbidité ni la mortalité. Nous recommandons cette conduite thérapeutique. Ces résultats sont à confirmer sur une série plus importante.