Des chondrocytes issus de patients atteints d’arthrose (n = 25) ont été traités par de la leptine (20, 100 et 500 ng/mL). La réponse cellulaire a été évaluée après analyse par PCR en temps réel de l’expression des gènes codant des éléments de la matrice extracellulaire (agrécane et collagène de type 2) et des facteurs régulateurs de son métabolisme (facteurs de croissance, métalloprotéases ou MMPs et inhibiteurs de MMPs ou TIMPs).
L’obésité constitue un facteur déterminant pour la réponse des chondrocytes à la leptine. Le TIMP-2 est en effet un gène cible de l’adipokine pour les patients non obèses alors que la MMP-13 est induite seulement chez les patients obèses. Les effets de la leptine dépendent aussi de sa concentration. Les cellules issues de patients de poids normal ou en surcharge répondent à la dose de 100 ng/mL alors qu’une concentration élevée est nécessaire pour induire le collagène de type 2 et le facteur de croissance IGF-1 chez les patients obèses. Discussion. Nos données indiquent qu’un état de résistance à la leptine apparaît chez les patients obèses puisqu’une forte concentration permet l’expression de composants du cartilage et de facteurs stimulant leur synthèse. Elles montrent également que l’obésité conditionne les effets de la leptine sur le métabolisme chondrocytaire avec une activité pro-anabolique et anti-catabolique pour les patients non obèses et à l’inverse un effet destructeur pour les patients obèses.
L’obésité est un facteur déterminant pour la réponse des cellules à la leptine, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. La différence d’effets de la leptine sur le métabolisme chondrocytaire selon le degré d’obésité peut expliquer la progression plus rapide de l’arthrose chez les individus obèses et justifie la nécessité de maintenir un poids normal chez les patients arthrosiques.