L’émergence de la tuberculose à bacilles ultrarésistants (TB-UR ou XDR-TB) est venue accroître la menace portée sur les progrès réalisés dans la maîtrise de la tuberculose. Cette observation constitue le seul cas de TB-UR documenté et publié depuis le début de la prise en charge des tuberculoses pharmacorésistantes en Côte d’Ivoire de 2000 à 2010. Ce cas a été diagnostiqué en 2005 chez une patiente de 32 ans séronégative pour le VIH, initialement déclarée TB-MR. Dans l’attente d’un traitement de catégorie IV, elle a été traitée par des protocoles thérapeutiques tronqués recombinant les molécules antituberculeuses auxquelles la patiente était encore sensible. Ce traitement (PAS, cyclosérine, ciprofloxacine, éthionamide, éthambutol et kanamycine) initié après 9 mois d’attente a été entièrement conduit en ambulatoire sous la supervision d’un membre de la famille. Le diagnostic de TB-UR a été porté sur de nouveaux tests de sensibilité étendus aux antituberculeux de seconde ligne devant l’absence de négativation des crachats au bout de 14 mois d’un traitement de catégorie IV marqué par des ruptures de stocks fréquentes. Le décès est survenu à M19 de traitement dans un tableau de cœur pulmonaire chronique.
Conclusion
La TB-UR reste sombre même sous traitement et est quasiment synonyme de « condamnation à mort » dans nos pays à ressources limitées. L’application des recommandations internationales pour la prise en charge de la tuberculose et une meilleure accessibilité aux antituberculeux de seconde intention permettraient de prévenir l’apparition de telles formes de tuberculose.