Un homme de 51 ans, fut admis dans notre service pour une hémiparésie gauche ataxique. Ses antécédents comprenaient une HTA, une maladie de Ménière et une NORB droite survenue en 2007. Le score NIHSS était à 8. L’IRM montrait une ischémie du bras postérieur de la capsule interne droite. Il fut thrombolysé à 3 h du début des symptômes. L’ETT retrouvait un ASIA mais pas de FOP, il n’y avait pas d’anomalies des troncs supra aortiques. Il aurait eu une lésion génitale quinze ans auparavant qui n’aurait pas été traité. La ponction lombaire retrouvait une méningite lymphocytaire. La sérologie syphilitique était positive dans le sérum (TPHA 1/81 920, VDRL ¼) ainsi que dans le LCR (TPHA à 1/2560, VDRL à ½). Le bilan d’extension montrait une dilatation de la racine de l’aorte ascendante sans argument pour une aortite active sur l’angioscanner thoracique, il n’y avait pas de signes de vascularite cérébrale, pas de lésions cutanées. Le reste du bilan IST était négatif. Il fut traité pendant 21 jours par Peni G IV (24 MUI/24 h). L’évolution clinique et biologique fut favorable sous traitement. Le score NIH à 6 mois était à 3.
La méningovascularite syphilitique survient en moyenne 4 à 7 ans après une primo-infection inconstamment symptomatique. Chez les patients admis pour un AVC, elle est probablement sous-diagnostiquée du fait de l’absence de spécificité clinique et radiologique. Les signes associés cardiaques et ophtalmologiques peuvent orienter vers le diagnostic de même qu’une méningite lymphocytaire. Les sérologies positives dans le sang et le LCR le confirment.
La neurosyphilis reste rare. Cependant, face à la recrudescence observée ces dernières années, elle doit systématiquement être recherchée devant tout AVC du sujet jeune, quels que soient les antécédents et le terrain.