Les pouces triphalangiques de stades I à V opérés de 1999 à 2015 dans notre service ont été inclus. Les stades I et II (correspondant à un triphalangisme rudimentaire, phalange delta) bénéficiaient d’une résection de la phalange surnuméraire + les stades III (phalange surnuméraire trapézoidale) étaient traités par une ostéotomie en coin de réaxation et les stades IV (pouce triphalangique comparable à un doigt long) et V (pouce triphalangique hypoplasique) par une pollicisation. L’évaluation postopératoire incluait un examen clinique, radiographique et des photographies bilatérales comparatives. Le résultat était jugé selon le score de Percival que nous avons modifié afin de l’adapter à l’évaluation du triphalangisme.
Quinze pouces triphalangiques opérés ont été réévalués. Le recul moyen était d’environ sept ans. La série comportait une majorité de stades II (8 au total). On retrouvait 7 résultats excellents, 4 bons résultats et 4 résultats jugés moyens.
Le traitement validé pour les stades II offre d’excellents résultats. En revanche, celui du stade III apporte un bénéfice fonctionnel plus mitigé - sa prise en charge chirurgicale varie en fonction des auteurs et aucune ne semble montrer sa supériorité. À ce stade, les qualités d’opposition et de force du pouce « natif » ont plus de conséquences sur le résultat fonctionnel que le traitement initié. Les stades IV et V, bénéficiant d’un traitement beaucoup plus complexe, obtiennent comme on pouvait le suspecter une fonctionnalité moindre + néanmoins, on parvient à obtenir un pouce opposable.
Le traitement des triphalangismes isolés apporte de bon résultats et ce, d’autant plus que le triphalangisme est rudimentaire. Les stades plus avancés entraînent des gestes de reconstruction plus lourds qui offrent tout de même une main fonctionnelle. L’évolution des techniques d’imagerie pourrait permettre à l’avenir d’améliorer la prise en charge de ces enfants, notamment en évaluant les mobilités actives des articulations interphalangiennes.