Nous avons inclus 82 patients opérés entre le 1/1/2011 et le 4/1/2013 pour infection chronique de prothèse de hanche ou de genou définie selon les critères de la Musculoskeletal Infection Society, soit 84 interventions chirurgicales, dans une étude rétrospective monocentrique. Dans chaque dossier figurait au moins un prélèvement bactériologique préopératoire et plusieurs prélèvements peropératoires réalisés lors du changement de la prothèse en un temps. Nous avons défini la concordance entre les prélèvements pré et peropératoires comme totale si tous les germes étaient identiques, et partielle si seuls certains germes étaient identiques. Il a été conclu à une contamination lorsqu’un seul prélèvement, pré ou peropératoire, est positif à un germe commensal.
Cent vingt-cinq prélèvements préopératoires ont été réalisés pour 84 dossiers. La culture était négative pour 6 prélèvements réalisés chez 6 patients. Quatre cent cinquante-cinq prélèvements peropératoires ont été réalisés pour ces mêmes patients. Pour 82 patients, au moins 1 prélèvement était positif (soit 362 prélèvements positifs). Le taux de contamination était de 4 %, 3,4 % pour les prélèvements préopératoires et 4,2 % pour les prélèvements peropératoires. La concordance était totale dans 54 cas (63 %), partielle dans 9 cas (11 %) et il n’y avait aucune concordance dans 22 cas (26 %). La concordance partielle était toujours l’identification sur les prélèvements peropératoires d’une bactérie supplémentaire par comparaison au prélèvement préopératoire.
Les paramètres de sensibilité et spécificité de la ponction préopératoire ont bien été étudiés dans la littérature, mais il existe peu de données actuelles concernant la concordance entre prélèvement préopératoires et peropératoires dans l’infection chronique. Notre étude montre une concordance totale dans 62 % des cas. Ceci permet d’étayer le diagnostic d’infection sur prothèse avant l’intervention chirurgicale, mais ne permet pas d’identifier de façon satisfaisante le micro-organisme impliqué dans l’infection, et donc rend difficile l’utilisation d’une antibiothérapie peropératoire ciblée d’emblée en se fondant sur les seuls Résultats de la ponction préopératoire.
Les prélèvements préopératoires, s’ils peuvent dans certains cas aider au diagnostic d’infection sur prothèse, pourraient être insuffisants pour établir avec certitude le diagnostic microbiologique de l’infection.