Les questions cliniques abordées ont été les suivantes : quelles indications, quels bénéfices, quels risques et quelles précautions prendre lors de l’utilisation des opioïdes fors dans la DCNC. Un groupe de travail pluridisciplinaire a élaboré des recommandations selon la méthodologie proposée par l’HAS. Une recherche systématique de la littérature a été effectuée sur CENTRAL, MEDLINE et EMBASE. Chaque recommandation a été évaluée selon la méthodologie GRADE.
Vingt et une méta-analyses et 31 études de cohorte ont été sélectionnées. Quinze recommandations sont proposées. Les opioïdes forts ne sont pas recommandés dans la fibromyalgie et les céphalées primaires. Les opioïdes forts ont montré une efficacité modérée dans les DCNC de l’arthrose des membres inférieurs, des lombalgies et dans la douleur neuropathique. Leur introduction peut être proposée uniquement après l’échec des traitements de première intention associés à une prise en charge globale chez un patient informé des avantages et des risques. Il est déconseillé de poursuivre le traitement des opioïdes forts au-delà de trois mois en l’absence d’amélioration de la douleur, de la fonction ou de la qualité de vie. Il est également recommandé de ne pas prescrire des doses quotidiennes supérieures à 150 mg d’équivalent morphine. Les facteurs de risque de mésusage doivent être évalués avant l’introduction des opioïdes forts et le mésusage régulièrement recherché en cours de traitement. La priorité doit être donnée aux formes à libération prolongée. Les formes de fentanyl transmuqueux à libération immédiate sont à proscrire dans les DCNC.
Ces recommandations s’adressent à tous les médecins amenés à prescrire des opioïdes forts dans la DCNC.