Des éléments de mauvais pronostic dans le bilan lésionnel initial peuvent permettre de mieux cibler les indications et d’anticiper les échecs.
Nous rapportons une série rétrospective, monocentrique, de reconstructions du fléchisseur profond des doigts longs en zone 2 réalisées, entre 2000 et 2012, chez 22 patients, d’un âge moyen de 33 ans, avec un suivi moyen de 36,4 mois.
Les arcs de mobilité active sur le rayon digital étaient de 110° avec un arc de mobilité moyen sur l’IPP de 71° et de 39° sur l’IPD. On rapporte 63 % de satisfaction et 73 % de reprise des activités professionnelles. La classification de Strickland a permis de définir un groupe avec de bons et de moyens résultats (68 %, 15 patients, TAM moyen : 126°, QuickDASH moyen : 22,6) et un groupe de mauvais résultats (32 %, 7 patients, TAM moyen : 77°, QuickDASH moyen : 43,4). Les facteurs de mauvais pronostic retrouvés furent les lésions associées de l’appareil extenseur, les phlegmons (p = 0,023) et les lésions articulaires (p = 0,09).
Dans la littérature, aucun facteur de mauvais pronostic n’a été retrouvé hormis la reconstruction du long fléchisseur du pouce. Dans les cas de lésions associées de l’appareil extenseur, de phlegmons ou de lésions ostéoarticulaires, une procédure simplifiée pourrait donner de meilleurs résultats, en termes de durée de rééducation, de reprises chirurgicales, de coût socioéconomique global. Les résultats dans la littérature des superficialis finger donne des résultats significativement supérieurs (p < 0,001).
L’intervention de Hunter reste la technique de référence dans la reconstruction des fléchisseurs mais notre étude a identifié des facteurs de mauvais pronostic fonctionnel, tels que le sepsis et les lésions associées de l’appareil extenseur, qui devraient orienter le chirurgien vers une simplification de la procédure comme le superficialis finger.
IV : étude rétrospective.