Nous avons analysé de manière rétrospective les données collectées prospectivement de 2 groupes de patients appariés opérés d’une PUC par resurfaçage entre 2013 et 2015 avec le même implant (HLS Uni évolution, TORNIER y). Nous avons comparé un groupe ayant eu une chirurgie conventionnelle (groupe témoin, n = 25) et un groupe ayant eu une chirurgie assistée par robotique (groupe robot, n = 25). Les groupes étaient composés de 17 femmes et 8 hommes, les étiologies étant une arthrose chez 20 patients et une nécrose condylienne chez 5 patients dans chaque groupe. Pour évaluer la restitution de l’interligne articulaire, nous avons employé 2 méthodes validées sur des radiographies préopératoires et postopératoires à 2 mois de recul, en appui. On se référait à l’angle entre l’interligne articulaire et la corticale latérale du fémur (méthode 1) et à l’angle entre l’interligne articulaire et l’axe centro-médullaire du fémur (méthode 2). Une valeur positive représentait une distalisation de l’interligne articulaire.
Cinquante PUC ont été analysées chez 48 patients - 16 PUC internes et 9 PUC externes dans chaque groupe. La préservation de l’interligne articulaire était significativement améliorée dans le groupe robotique par rapport au groupe témoin : +1,6 mm (max : 6, min : −3, écart-type : 2,12) vs + 5,0 mm (9, 2, 2,11) (p < 0,05) avec la méthode 1 et +2,1 mm (6, −2, 1,85) vs +5,0 mm (9, 0, 2,26) (p < 0,05) avec la méthode 2.
Cette étude montre grâce à deux méthodes de mesure validées que la restauration de l’interligne articulaire pour les PUC de resurfaçage peut être améliorée par la robotique. Cela pourrait permettre d’éviter les douleurs tibiales dues à une résection osseuse trop importante comme cela a pu être reproché à ce type d’implant. Une amélioration des scores cliniques reste à démontrer sur des études avec un suivi à long terme.