Un gap antérieur dans l’ostéotomie au moins deux fois plus petit que le gap postérieur n’entraîne pas de diminution de hauteur rotulienne.
Il s’agit d’une série prospective continue de 48 patients qui ont bénéficié d’une OTVAI pour gonarthrose. En préopératoire, les angles HKA, alpha, bêta ainsi que la hauteur rotulienne (index de Caton-Deschamps) ont été mesurés. En peropératoire, le gap antérieur (au ras du ligament rotulien) et postérieur (tangent à la corticale postérieure) de l’ostéotomie ont été mesuré après la mise en place du coin d’addition tangent à la corticale postérieure du tibia. En postopératoire à 3 mois, les mêmes mesures qu’en préopératoire ont été réalisées.
La hauteur rotulienne moyenne préopératoire est de 0,91, et elle est également de 0,91 en postopératoire et la différence n’est pas significative (p = 0,7). La différence moyenne de gap est de 58 % avec 3 cas ou le différentiel de gap est inférieur à 50 %. Dans ces 2 de ces 3 cas la rotule devient basse en postopératoire alors que dans les cas ou le différentiel de gap est de plus de 50 %, la hauteur rotulienne n’est pas modifiée.
La diminution de hauteur rotulienne est un effet indésirable connu de l’OTVAI et décrite dans de nombreux articles. Il résulte de l’ascension de l’épiphyse proximale tibiale secondaire à l’ouverture du tibia. Le fait d’avoir un gap antérieur le plus étroit possible diminue le risque d’abaissement de la rotule. Aucune série dans la littérature n’a étudié ce paramètre, hormis Noyes qui avait analysé ce différentiel sur la pente tibiale avec une absence de modification de pente pour un différentiel d gap de plus de 50 %.
Notre série met en évidence que le différentiel de gap dans les OTVAI est un élément indispensable à analyser en peropératoire et qu’un gap antérieur au moins deux fois moins important qu’un gap postérieur est le garant d’une absence de modification de hauteur rotulienne.