Le positionnement du coin peut influencer ces deux paramètres.
Nous avons mesuré la hauteur rotulienne et la pente tibiale selon que le coin d’addition était placé tangent à la corticale antérieur, centré dans l’ostéotomie ou tangent à la corticale postérieure sur six membres inférieurs complets. Pour chaque membre inférieur, nous avons réalisé un cliché radiographique du genou de face et de profil avant ostéotomie en mesurant la pente tibiale selon la référence à la corticale postérieure décrite par Brazier et la hauteur rotulienne selon l’index de Caton-Deschamps. Nous avons réalisé l’ostéotomie puis placé un coin d’addition de 10 mm selon 3 positions - antérieur, centré et postérieur avec la réalisation d’une radiographie du genou de face et de profil à chaque modification de position.
Concernant la pente tibiale, l’augmentation moyenne était de 5° lorsque le coin était placé antérieurement, de 3° lorsque le coin était placé au centre et de 0,5° lorsque le coin était postérieur. Concernant la hauteur rotulienne, la diminution moyenne était de 0,4 lorsque le coin était placé en avant, de 0,25 lorsque le coin était en position centrale et de 0,05 lorsque le coin était postérieur.
La diminution de hauteur rotulienne et l’augmentation de pente tibiale sont les deux effets indésirables fréquemment retrouvés dans la littérature. Seul l’article de Marti en 2004 émettait l’hypothèse que le positionnement du coin pouvait influencer la pente tibiale lorsqu’il réalisait une OTV associée à une ligamentoplastie et Noyes avait étudié la modification de pente tibiale en fonction du différentiel de gap dans l’ostéotomie. Le positionnement postérieur du coin est celui qui limite le mieux ces deux effets indésirables car il limite l’ascension de l’épiphyse proximale du tibia due à l’ostéotomie.
Notre étude est la première à analyser différents positionnements de coin d’addition dans l’OTV et montre que le positionnement postérieur permet de limiter l’augmentation de pente tibiale et la diminution de hauteur rotulienne.