Un homme de 79 ans est adressé pour prise en charge d’un insulinome malin. Il a des antécédents d’HTA et d’insuffisance rénale (IR) chronique présumée vasculaire (ClCr 39 mL/min/1,73 m2). Un traitement par diazoxide est introduit permettant une amélioration des glycémies mais après quelques jours, la fonction rénale se dégrade brutalement (créatinine 468 μmol/L) conjointement à la récurrence d’hypoglycémies sévères qui motivent l’augmentation du diazoxide. Devant la progression de l’IR aiguë, l’apparition d’une oligurie et d’une hypotension (répondant partiellement au remplissage), le patient est transféré en soins intensifs de néphrologie. Une dialyse intermittente et un soutien vasopresseur sont débutés mais devant les hypoglycémies réfractaires, une chimio-embolisation lipiodolée en urgence est décidée. L’amélioration des glycémies est immédiate et l’évolution rénale est finalement favorable permettant l’arrêt de la dialyse à j12. À 4 mois, le patient va bien et est asymptomatique sans traitement.
Le diazoxide est le traitement de choix des hypoglycémies de l’insulinome malin. La rétention hydro-sodée et l’apparition d’un lanugo sont des effets indésirables bien connus mais l’effet vasodilatateur pose rarement problème en pratique courante. Cette observation rappelle que sur certains terrains, en particulier l’insuffisance rénale, l’utilisation du diazoxide doit être prudente car potentiellement à l’origine d’une spirale délétère avec décompensation de l’insuffisance rénale et aggravation des hypoglycémies. Une chimio-embolisation sous couvert d’une dialyse temporaire a permis ici d’obtenir une amélioration rapide et prolongée.