Il s’agit d’une étude descriptive prospective monocentrique réalisée dans le service de médecine vasculaire du CHU de Bordeaux du 1er juillet au 1er septembre 2015. L’ensemble des patients sclérodermiques hospitalisés dans le service était inclus. Chaque patient a bénéficié d’un échodoppler des troncs supra-aortiques, des artères des membres supérieurs, des artères digitales, de l’aorte et des artères des membres inférieurs. L’objectif de notre étude est de décrire la présence et la localisation des lésions artérielles chez les patients sclérodermiques.
Sur les vingt patients inclus, il y avait 13 femmes et 7 hommes, la moyenne d’âge était de 58 ± 16 ans. Au total, 16 patients (80 %) avaient un épaississement pariétal, 10 (50 %) des plaques calcifiées, 3 (15 %) des sténoses hémodynamiquement significatives et 12 (60 %) des occlusions artérielles. L’indice de pression systolique (IPS) moyen était de 0,98 ± 0,16 à droite et 0,99 ± 0,21 à gauche. Deux patients avaient des IPS inférieurs à 0,8. La pression artérielle systolique brachiale moyenne était de 113 ± 14 mmHg. Les données de la cartographie artérielle (860 sites artériels) ont trouvé 93 artères présentant un épaississement pariétal (10 %), 47 des plaques calcifiées (5 %), 7 sténoses hémodynamiquement significatives et 22 occlusions. Les occlusions artérielles étaient localisées au niveau des artères ulnaires (n = 2), des artères digitales (n = 18), de l’artère tibiale postérieure (n = 1) et de l’artère pédieuse (n = 1).
Les données de notre étude sont corrélées avec l’atteinte macrovasculaire décrite dans la littérature. Cette constatation permet de poser deux questions. Comment intégrer cette notion avec la sévérité du phénomène de Raynaud, le risque d’ulcères digitaux et les variations du paysage capillaroscopique des patients au cours du suivi ? Quelle est la cause de ces anomalies vasculaires, dont certaines sont très différentes de ce que l’on observe dans l’athérosclérose ?