Régime méditerranéen et risque de démence à long terme : résultats de l’étude Trois-Cités-Bordeaux
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文摘
Quelques études épidémiologiques rapportent qu’une plus forte adhérence au régime méditerranéen serait associée à un déclin cognitif plus lent chez les personnes âgées. Les études s’intéressant spécifiquement au risque de démence ou de maladie d’Alzheimer sont plus rares et encore controversées. Dans un travail précédent, nous avions émis l’hypothèse selon laquelle l’effet potentiellement protecteur d’une plus forte adhérence au régime méditerranéen sur le risque de démence ne serait observable qu’après au moins 5 ans de suivi. L’objectif de la présente étude était d’éprouver cette hypothèse en analysant une population de sujets âgés français vivant au domicile et suivie pendant 12 ans.

Matériel et méthodes

La population d’étude (74,0 ans en moyenne, 61 % de femmes) était constituée de 1307 participants de la cohorte Trois-Cités-Bordeaux, initialement non déments et revus (environ tous les 2 ans) au moins une fois entre 1999–2000 et 2011–2012. Un score reflétant l’adhérence des participants au régime méditerranéen (de 0, bas à 9, haut) a été construit selon les médianes de consommation des neuf groupes d’aliments caractéristiques de ce régime : fruits, légumes, légumineuses, poisson, céréales, rapport acides gras monoinsaturés/saturés, viande, produits laitiers et vin. Après une batterie de tests neuropsychologiques et un entretien avec un neurologue, les cas incidents de démence ont été validés à chaque suivi par un comité de neurologues indépendants.

Résultats et analyse statistique

Au cours d’un suivi moyen de 9,4 ans, 176 cas de démence incidente ont été diagnostiqués, dont 97 cas après 5 ans de suivi. En ce qui concerne l’étiologie de la démence, 120 cas de maladie d’Alzheimer ont été diagnostiqués au cours des 12 ans de suivi, dont 64 après 5 ans de suivi. Après ajustement sur les facteurs de confusion sociodémographiques et cliniques, dont la présence d’une symptomatologie dépressive, et les performances cognitives globales à l’inclusion, les participants avec une adhérence plus forte au régime méditerranéen (scores 6 à 9) avaient un risque significativement diminué de 42 % (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 12–62 %, p = 0,01) de démence toute cause après 12 ans de suivi par rapport aux participants avec la plus faible adhérence (scores 0 à 3). En se limitant aux cas incidents diagnostiqués après 5 ans de suivi, les associations étaient encore plus fortes : une plus forte adhérence au régime méditerranéen était associée significativement à une baisse de 49 % (IC 95 % 11–70 %, p = 0,02) du risque de démence. Concernant le risque de maladie d’Alzheimer, une plus forte adhérence au régime méditerranéen était significativement associée à un moindre risque de maladie d’Alzheimer, de 55 % (IC 95 % 24–73 %, p = 0,003) sur la totalité de la durée de suivi, à 66 % (IC 95 % 31–84 % p = 0,003) pour les cas survenus après 5 ans de suivi dans le modèle multivarié complet.

Conclusion

Cette étude a mis en évidence une diminution significative du risque de démence et de maladie d’Alzheimer à long terme quand l’adhérence au régime méditerranéen est la plus forte à l’inclusion, en tenant compte de nombreux facteurs de confusion potentiels dont les performances cognitives globales initiales. Ces données suggèrent qu’adopter une alimentation de type méditerranéenne au plus tôt pourrait retarder la survenue d’une démence en fin de vie.

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