Cette étude a été réalisée à partir des données collectées prospectivement par les diététiciens de notre unité transversale de nutrition (UTN), à chaque fois qu’ils prennent un patient en charge. Les données initiales collectées en hospitalisation conventionnelle entre 2012 et 2014 ont été utilisées. En cas de séjours multiples, seule la dernière hospitalisation était prise en compte. Les seuils ont été définis pour différents paramètres anthropométriques (variation de poids par rapport au poids habituel [VdP], à l’indice de masse corporel [IMC], à la force de préhension de la main [GT], à ma circonférence brachiale [CB]) et biologiques (albumine [Alb] et transthyrétine [TTR]). Pour ce faire, une régression logistique a été utilisée pour prouver que chacun de ces paramètres nutritionnels apportait une explication sur les différents événements de morbi-mortalité considérés. Le seuil optimal correspondait à la valeur maximisant la probabilité de survenue de l’événement considéré : décès, infection à bactérie multirésistante (BMR), œdèmes et escarre de grade ≥ II (phlyctène). Afin d’en améliorer la précision, chaque seuil a été déterminé en faisant la moyenne des 5 % de valeurs maximisant la courbe ROC pour chaque événement de morbi-morbidité considéré.
Les données de 5954 adultes âgés de 60 ± 17 ans (moy ± SD) ont été analysées. Les résultats sont résumés dans le Tableau 1, la dernière ligne contient les seuils que nous avons retenus.
Les différents seuils obtenus apparaissent étonnement stables, quel que soit l’événement de morbi-mortalité considéré. Ces seuils, s’ils sont moins stricts que ceux retenus par la Haute Autorité de santé (HAS), s’avèrent identiques à ceux que nous percevons intuitivement comme étant associés à une dénutrition sévère dans notre pratique clinique.