Entre 2006 et 2015, 2222 patients non transplantés rénaux ont bénéficié d’une mesure de la STC ; 247 patients recevant un traitement interférant avec la STC (cobicistat, ténofovir, triméthoprime…) ont été exclus de l’analyse. Deux groupes de patients avec SF sont définis suivant le nombre de dysfonctions tubulaires, incluant l’AA, la Pu, la Gu, une FRP et une FRAU : groupe I, 2 dysfonctions, n = 11 (51,4 ans, DFG 54,1 mL/min/1,73 m2), et groupe II, 3 dysfonctions ou plus, n = 11 (53,7 ans, DFG 36,4 mL/min/1,73 m2). La STC variant avec le DFG, une population témoin appariée pour le DFG est constituée pour chaque groupe, à partir des 1953 patients sans syndrome de Fanconi. La STC est évaluée par la part de clairance de créatinine attribuable à la sécrétion (CCr-S), définie par la différence entre les clairances de la créatinine et du 51CrEDTA (DFG), et exprimée en % de la valeur des groupes témoins respectifs.
Parmi les 22 patients des groupes I et II, le syndrome de Fanconi est attribué à des dépôts de chaînes légères (n = 7), un syndrome de Gougerot–Sjögren (n = 2), une pathologie familiale (n = 2), une maladie de surcharge (n = 2), l’étiologie étant autre ou indéterminée dans 9 cas. La CCr-S est réduite de 36,6 % et 54 % dans les groupes I et II, respectivement (p < 0,001), et il existe une corrélation entre CCr-S et l’importance de la FRAU (r2 0,48, p < 0,001), de la FRP (r2 0,49, p < 0,001) et de la Gu (r2 0,38, p < 0,01). Par ailleurs, la CCr-S est corrélée à la différence entre le DFG estimé (4v-MDRD) et mesuré.
La diminution de la STC détermine une augmentation de créatininémie non liée à une baisse du DFG, qui limite l’utilisation des formules d’estimation usuelles du DFG (MDRD, CKD-EPI) chez les patients atteints de syndrome de Fanconi.
Au cours du syndrome de Fanconi, la STC diminue de manière proportionnelle à la sévérité des autres signes d’atteinte tubulaire, conduisant à proposer ce signe comme nouveau marqueur du syndrome de Fanconi.