Il s’agit d’une étude prospective menée de janvier 2009 à juillet 2014 dans le service d’urologie de l’hôpital national de Lamordé et au centre national de référence des fistules obstétricales (CNRFO) basée sur 62 cas de fistule iatrogène. Les types de fistule, leurs circonstances de survenue ainsi que les méthodes diagnostiques et le traitement sont discutés.
Les fistules se répartissent en quatre types: vésico-utéro-cervico-vaginales (40 cas), trigono-vaginales (3 cas), urétéro-vaginales (14 cas) et urétro-vaginales (5 cas). Elles sont survenues dans des contextes de césarienne, hystérectomie, manipulations instrumentales et pratique traditionnelle du « yankan guishiri ». L’examen gynécologique au spéculum, les tests au bleu de méthylène et à l’indigo carmine, la cystoscopie au moyen d’un condom et l’urographie intraveineuse ont permis de confirmer le diagnostic. Le traitement chirurgical a été couronné de succès dans 61 cas.
Les fistules urogénitales iatrogènes deviennent une complication relativement fréquente de la césarienne et de l’hystérectomie dans les pays en développement y compris le Niger. Bien que leur traitement chirurgical assure un taux élevé de succès, l’accent doit être mis sur la prévention par l’amélioration des formations en chirurgie et de la pratique des soins obstétricaux d’urgence de qualité.