Cent patients diabétiques insulinotraités dont 65 % de femmes, d’âge moyen de 43 ans, pris au hasard ont consenti à répondre à un questionnaire concernant leur technique et sites d’injection, puis ont été examinés à la recherche de lipodystrophies et subdivisés en 2 groupes : présence (P1) et absence de lipodystrophies (P2).
Soixante-deux pour cent des patients présentaient des lipodystrophies (P1). La durée moyenne d’insulinothérapie était de 9 ans dans le groupe P1 contre 4,7 ans dans le groupe P2. La dose quotidienne moyenne d’insuline était de 0,85 UI/kg/j dans le groupe P1 contre 0,5 UI/kg/j dans le groupe P2. Le nombre moyen d’injection/j était de 2,6 pour le groupe P1 contre 2,1 pour le groupe P2. Parmi les patients du groupe P1, 65 % ne changeaient pas régulièrement leurs sites d’injections et 50 % s’injectaient plus de 4 fois avec la même aiguille contre respectivement 27 % et 35 % des patients du groupe P2. Soixante-dix pour cent de P1 et 60 % de P2 ne respectaient pas le délai de 10 secondes avant le retrait de l’aiguille. Le taux de l’Hb1Ac moyen était de 10,19 % pour P1 contre 9,3 % pour P2. Pour 57 % de nos patients, leurs zones d’injections n’ont jamais été examinées.
Ainsi, l’injection d’insuline n’est pas réalisée correctement chez la plupart des patients étudiés, ceci doit nous amener à réviser l’éducation de nos patients quant à la technique d’injection d’insuline dans un but de prévention des lipodystrophies malheureusement souvent sous diagnostiquées.