On distingue les HTAP sans cause retrouv¨¦e (HTAP idiopathique) des maladies en rapport avec une cause d¨¦clenchante. Une forme familiale (HTAP familiale), regroupant plusieurs cas au sein d¡¯une m¨ºme famille, a r¨¦cemment ¨¦t¨¦ mise en relation avec des mutations affectant le g¨¨ne BMPR 2 (Bone morphogenetic protein receptor 2). Il nous semble important de comparer les HTAP idiopathiques sporadiques et familiales afin de v¨¦rifier si des modalit¨¦s diagnostiques ou th¨¦rapeutiques sp¨¦cifiques doivent ¨ºtre envisag¨¦es pour ces cas familiaux.
Trente-quatre cas d¡¯HTAP familiale sont compar¨¦s ¨¤ 451 cas de formes idiopathiques sur les plans d¨¦mographiques, fonctionnels, h¨¦modynamiques et pronostiques. Les caract¨¦ristiques g¨¦n¨¦tiques des formes familiales sont ¨¦tudi¨¦es.
Nous retrouvons un age au diagnostic plus bas dans la forme familiale (31 ¡À 15 et 45 ¡À 18, p = 0,002) sans autre diff¨¦rence d¨¦mographique (sex-ratio 2,09/1 et 1,42/1 p = NS). Il n¡¯y a aucune diff¨¦rence en terme fonctionnel (test de marche de 6 minutes 341 ¡À 98 et 289 ¡À 135, p = NS), h¨¦modynamique (PAP moyenne 65 ¡À 12 et 62 ¡À 15 p = NS) ou pronostique, ¨¤ l¡¯exception notable de l¡¯absence de r¨¦ponse vasodilatatrice dans l¡¯HTAP familiale lors du test en aigu au monoxyde d¡¯azote. Nous retrouvons des mutations du g¨¨ne BMPR 2 comparables quantitativement et qualitativement avec les r¨¦sultats d¨¦j¨¤ publi¨¦s ainsi que le ph¨¦nom¨¨ne d¡¯anticipation g¨¦n¨¦tique.
La seule diff¨¦rence entre les deux formes de la maladie sont l¡¯age plus pr¨¦coce au diagnostic et l¡¯absence de r¨¦ponse vasodilatatrice dans l¡¯HTAP familiale. Nous ne retenons pas d¡¯arguments pour une prise en charge diagnostique ou th¨¦rapeutique sp¨¦cifique des cas familiaux. Le conseil g¨¦n¨¦tique est ¨¤ d¨¦velopper au vu des progr¨¨s de la compr¨¦hension de la maladie.