Analyse rétrospective d’une cohorte de patients âgés de plus de 80 ans traités par irradiation pour un cancer des voies aérodigestives supérieures non métastatique entre septembre 2003 et novembre 2014 à l’hôpital européen Georges-Pompidou et au centre hospitalier universitaire de Poitiers.
Les dossiers de 81 patients consécutifs, 57 hommes et 24 femmes, d’âge médian de 84 ans ont été analysés. Les localisations étaient les suivantes : parotide pour 18, larynx–hypopharynx pour 12, cavité buccale pour 14, oropharynx pour 13, tumeurs cutanées pour 16, autres pour huit. Les stades étaient les suivants : I–II pour 24 (30 %), III pour 17 (21 %), IV pour 40 (49 %). L’indice de performance selon l’OMS était 0 ou 1 pour 79 % des patients. Le score de Charlson médian était de 7. Trente-sept patients ont été traités avec un fractionnement classique et 44 un hypofractionnement. Il s’agissait d’une radiothérapie postopératoire dans 68 % des cas. Une chimiothérapie concomitante a été délivrée chez 15 % des patients, une thérapie ciblée chez 12 %, et 93 % ont terminé le traitement. Une interruption transitoire a été nécessaire chez 20 % des patients (9 % avec le fractionnement classique, 11 % l’hypofractionnement). Une toxicité aiguë de grade 2 a été observée chez 24 patients (29 %) et une de grade 3–4 chez quatre (5 %).
L’observance de la radiothérapie s’est avérée satisfaisante chez les patients de plus de 80 ans. Le taux de toxicité acceptable suggère de traiter ces patients comme les plus jeunes, en tenant compte de l’indice de performance et du score de Charlson.