Depuis 2009, le CNRS constate une augmentation significative de la part des reconnaissances en maladies professionnelles des affections touchant les membres supérieurs, notamment pour les personnels qui travaillent en animaleries ou effectuent essentiellement des activités de pipetage. Il s’agit pour l’établissement de pathologies insoupçonnées pourtant générées par des activités anciennes et bien identifiées, probablement sous-estimées jusque-là.
Les activités retrouvées le plus fréquemment sont, en animaleries de rongeurs : le port répétitif de cages (poids inférieur à 5 kg en moyenne) et de biberons, le change de litières souillées et le nettoyage de cages et supports, la préhension fine et prolongée ainsi que la manipulation de petits animaux, le port de sacs de litières et d’aliments (poids unitaire de 10 kg en moyenne)… En première approche, le poids ne semble pas être la cause principale des symptômes constatés. La répétitivité des gestes professionnels, le travail au-dessus du plan des épaules ainsi que l’ancienneté au poste constituent les étiologies le plus souvent retrouvées.
Concernant l’activité de pipetage, le maintien de la position bras fléchis sans support du coude, les mouvements de flexion–extension du pouce et de prono-supination du membre supérieur sous contrainte temporelle (impossibilité d’interrompre une série d’échantillonnages par exemple), sont les principaux mouvements de précision générateurs de troubles musculo-squelettiques (TMS) des membres supérieurs, indépendamment du poids des objets manipulés.
L’introduction de pipettes assistées en réglage de volume et pression (pipettes électroniques), semble participer à la diminution de la symptomatologie de même que l’aménagement physique des postes en animaleries lorsqu’il est possible.
Dans les deux cas, l’aménagement organisationnel (diversification des activités et pauses) et la reconnaissance du travail le cas échéant, contribuent à l’atténuation des symptômes.