C’est une étude rétrospective colligeant 10 malades atteints d’un CRM recevant une thérapie ciblée par sunitinib. Un monitoring ambulatoire de la tension artérielle a été préconisée. Avant chaque cycle, nous avons mesuré la tension artérielle, la protéinurie de 24 heures (P24h) et la créatinine pour chaque patient.
Il s’agissait de cinq hommes et d’une femme. L’âge médian était de 53 ans (24–73 ans). On n’a pas noté d’antécédent de néphropathie. Un seul patient était suivi pour une hypertension artérielle (HTA). Tous les patients avaient un score OMS de 0 ou de 1. Huit patients (soit 88 % des cas) ont eu une néphrectomie élargie. La durée médiane du traitement par sunitinib était de 2,6 cycles (1–6 cycles). Le traitement a été arrêté principalement en raison de la progression de la maladie ou des toxicités. Une P24h significative a été notée chez 2 malades (20 % des cas) dont un avait une P24h > 1 g incitant à arrêter temporairement le traitement. Trois patients (soit 33 % des cas) ont présenté une HTA, nécessitant l’instauration d’un traitement antihypertenseur chez deux malades. Une insuffisance rénale aiguë (IRA), installée après deux cycles de sunitinib, a été notée chez un seul patient.
Selon les séries, 11–43 % des patients recevant le sunitinib développent une HTA avec un risque relatif (RR) de 21. L’incidence de la protéinurie est de 18,7 % avec un RR de 2,92. L’apparition d’une IRA sévère sous traitement devrait arrêter le traitement et faire une biopsie rénale.
La toxicité rénale du sunitinib est classe-dépendante, dose-dépendante et additive. Elle inclut une HTA, une atteinte parenchymateuse rénale (type microangiopathie thrombotique, glomérulopathie et néphropathie interstitielle). Ainsi, la prévention et le dépistage basés sur la surveillance de la tension artérielle, de la protéinurie et de la fonction rénale, sont nécessaires avant, pendant et après l’instauration d’un traitement par anti-angiogénique.