Étudier la prévalence des dermatites de contact allergique (DCA) professionnelle et le devenir professionnel des patients atteints.
Étude descriptive transversale des cas de dermatites de contact allergiques professionnelles déclarées à la Commission médicale compétente auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) couvrant la région du sud tunisien durant la période allant du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2013.
Nous avons colligé 64 cas de DCA d’âge moyen 43,07 ± 9,58 ans avec une prédominance masculine (sex-ratio de 3,26). Une DCA des mains était objectivée chez 94 % des cas. L’atteinte était bilatérale dans 72,7 % des cas. Des tests épicutanés aux allergènes de la batterie standard européenne étaient pratiqués chez 50,7 % des cas. Une positivité à au moins un allergène de cette batterie était retrouvée chez 90,7 %. Les allergènes les plus retrouvés étaient le bichromate de potassium (24 %) et le thiuram mix (4,7 %).
Le secteur du bâtiment et travaux publics était le plus représenté avec 26,6 % des travailleurs suivi par le secteur de l’industrie alimentaire (14,1 %). La majorité des patients souffrant de DCA étaient qualifiés (40,6 %). L’ancienneté professionnelle moyenne au poste de travail était de 11,4 ± 8,9 ans. Le port d’équipement de protection individuelle n’était rapporté que chez un seul travailleur. Seulement six patients ont arrêté l’exposition avec une amélioration des lésions chez cinq d’entre eux.
Plus de la moitié (51 %) des dossiers ont été reconnus par la commission comme maladie professionnelle. Concernant le motif de refus, il concernait essentiellement l’absence de l’agent étiologique au poste de travail (16,7 %) et la non-conformité aux conditions exigées par les tableaux de maladies professionnelles.
Les dermatoses professionnelles sont des affections fréquentes et responsables de répercussions médicosociales importantes. Seule une prévention ciblée et précoce peut réduire efficacement le nombre de cas incidents.