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L’hospitalisation en réanimation pour exacerbation aiguë de BPCO constitue un tournant dans le cours évolutif de la maladie.ObjectifsDéterminer les facteurs prédictifs de transfert en réanimation au cours d’une hospitalisation (H) pour exacerbation aiguë de BPCO.MéthodesÉtude rétrospective sur les dossiers des patients porteurs de BPCO hospitalisés à notre service pour EABPCO durant une période de 24 ans (1990–2014). Nous avons comparé 2 groupes : G1 : patients hospitalisés une ou plusieurs fois pour exacerbations sévères dont au moins une H ayant nécessité le transfert en réanimation (96 patients, 8,6 %), G2 : pas de transfert en réanimation (1023 patients, 91,4 %).RésultatsL’étude a inclus 1119 patients BPCO avec un âge moyen de 67 ans. Il n’y avait pas de différence concernant l’âge, le genre et l’intensité de l’intoxication tabagique entre les 2 groupes. Les patients de G1 sont plus symptomatiques que le groupe 2 (mMRC ≥ 2 : 89 % vs. 61 %, p < 0,001), sont plus souvent Gold 3 et 4 (92 % vs. 68 %, p < 0,001), ont une CVF plus basse (p < 0,001), un VEMS plus bas (0,94 vs. 1,18 L, p < 0,001), ont une obstruction bronchique plus sévère (VEMS/CVF = 53 % vs. 58 %, p < 0,001), une PaO2 plus basse (59 vs. 69 mmHg, p < 0,001) et une PaCO2 plus élevée à l’état de base (46,5 vs. 40 mmHg, p < 0,001). Les patients du G1 sont plus exacerbateurs que G2 (3,96, 2,68 EA/an ; p < 0,001) avec plus d’antécédents d’hospitalisation en pneumologie, en réanimation et de recours à la VNI et la ventilation mécanique (p < 0,001). Les EA sévères du G1 sont caractérisées par un pH plus bas (7,33, 7,38 ; p < 0,001), PaO2 plus basse (51, 60 mmHg ; < 0,001) une capnie élevée (52, 42 mmHg ; p < 0,001), CRP plus élevée (110, 81 ; p < 0,001) et plus d’exacerbations dues aux pyocyaniques (15 %, 5 % ; p = 0,003). L’évolution du G1 était caractérisée par l’IRC (94 % vs 52 % ; p < 0,001), un recours plus fréquent à l’Old (40 % vs. 13 %, p < 0,001) et une médiane de survie significativement plus basse (48 vs. 72 mois, Log Rank = 0,001 ; Breslow = 0,026).ConclusionL’altération de la fonction respiratoire, la fréquence des exacerbations et leur sévérité constituent des facteurs prédictifs de transfert en réanimation avec des conséquences péjoratives.