文摘
L’efficacité des thérapies ciblées est souvent compromise par l’émergence de résistance et, dans ces situations, l’inhibition du récepteur à activité tyrosine kinase MET apparaît être une option thérapeutique pertinente. En effet, différentes études ont identifié un rationnel fort à l’association d’un inhibiteur de MET à une autre thérapie ciblée. En clinique, cette association pourrait être une perspective thérapeutique intéressante en première ligne, pour déjouer une résistance primaire, comme en nième ligne pour pallier une résistance acquise. L’utilisation d’inhibiteurs dirigés contre MET se révèle particulièrement prometteuse lorsqu’ils sont associés notamment aux thérapies ciblant l’epidermal growth factor receptor (EGFR), le vascular endothelial growth factor (VEGF), HER2 et BRAF. En effet, l’amplification génique de met est la deuxième altération la plus fréquente conduisant à une résistance aux TKI EGFR dans les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) EGFR mutés. D’autre part, l’hypoxie peut entraîner une augmentation de l’expression de MET et cette activation aberrante semble impliquée dans l’échappement aux anti-VEGF. Dans le cancer du sein HER2 positif, l’activation de MET conduit à une persistance de la croissance tumorale. Enfin, 14 % des patients porteurs d’un mélanome BRAF V600E muté, présentent une résistance primaire aux inhibiteurs de BRAF liée à une sécrétion d’HGF (ligand de MET) par le stroma, induisant l’activation du récepteur. Dans ce contexte, de nombreux essais cliniques, ici répertoriés, sont en cours dans différents cancers associant un anti-MET à une autre thérapie ciblant EGFR, BRAF, VEGF ou HER2. Cette revue met en lumière le bénéfice que l’inhibition de MET devrait apporter aux patients atteints d’un cancer réfractaire aux thérapies ciblées.