Trois cents quarante-sept prothèses (320 patients) ont été revues avec un recul entre 25 et 30 ans. L’âge moyen a l’opération était de 64,3 ans (± 11,3 ans). Les patients ont été opérés par un seul chirurgien entre 1986 et 1990. La tige fémorale implantée était une tige sans ciment totalement recouverte d’hydroxy-apatite (Coraily, Depuy).
Sur les 347 prothèses initiales, 224 (64,6 %) l’étaient sur des patients maintenant décédés. Seulement 29 ont été perdues de vues (8,4 %), 52 (15 %) ont eu une révision du composant acétabulaire, et 13 (4 %) un changement de l’insert polyéthylène. Douze tiges fémorales ont été révisées (3,8 %). Quatre vingt deux prothèses ont été évaluées (69 patients) avec un recul moyen de 26,8 ans (25,1–29,4). Le taux de survie selon Kaplan-Meier est de 93,9 % (IC 90,5–97,5) pour l’implant fémoral. Le taux de survie de la prothèse (cupule et tige) est de 62,5 % (IC 55,6–70,3). Le taux de révision acétabulaire a donc été élevé, du fait de l’usure du polyéthylène et du descellement de cupules non revêtues. Malgré l’incidence élevée d’ostéolyse acétabulaire due à l’usure du polyéthylène, la fixation fémorale n’a été affectée que par des granulomes proximaux à polyéthylène. Le remodelage péri-prothétique a été limité, dans la plupart des cas naturels, par comparaison avec la hanche non opérée. Aucun cas d’hypertrophie corticale n’a été relevé. Les modifications du calcar ont été discrètes, avec un taux de stress shielding radiologique anecdotique sans retentissement clinique.
Les séries rapportant les résultats de tiges fémorales sans ciment recouvertes d’hydroxy-apatite à plus de 25 ans sont exceptionnelles. Cette série permet de valider à très long terme un concept de fixation longtemps controversé. Malgré la résorption progressive de l’hydroxy-apatite, les tiges fémorales demeurent ostéo-intégrées, sans liseré radiologique. Cette série confirme la fiabilité à très long terme de la fixation sans ciment des tiges fémorales totalement recouvertes d’hydroxy-apatite.