Comparer les caractéristiques et le devenir à 3 mois des patients thrombolysés développant un OAAN et faire une revue systématique de la littérature.
Nous avons inclus 923 patients consécutifs traités par rt-PA IV pour ischémie cérébrale au CHU de Lille. La procédure infirmière inclut un examen de la langue et des lèvres toutes les 15 minutes pendant la thrombolyse et les 30 minutes suivantes. Nous avons comparé les caractéristiques initiales et le devenir à 3 mois (échelle de Rankin modifiée) chez les patients avec et sans OAAN, et avons fait une revue systématique de la littérature (Medline/Embase).
Vingt patients sur 923 (2,2 %) ont présenté un OAAN (aucun intubé). Ils avaient plus souvent un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) (OR : 3,8 ; IC95 % : 1,6–9,3), un infarctus insulaire total (OR : 5,0 ; IC95 % : 1,5–16,5), et une hémorragie cérébrale symptomatique (OR : 3,2 ; IC95 % : 1,2–8,5), mais, leur devenir à 3 mois n’était pas différent. Parmi 18 articles identifiés, la prévalence de l’OAAN était de 1,8 % (IC95 % : 1,5–2,1 %), et le seul prédicteur était un IEC.
Aucune étude sur une grande cohorte n’avait précisé les caractéristiques des patients qui développent un OAAN et ses conséquences. Un OAAN survient dans 1 thrombolyse sur 50, 1 sur 12 sous IEC et 1 sur 9 en cas d’infarctus insulaire total. La survenue d’un OAAN n’influence pas le pronostic à 3 mois, malgré un risque d’hémorragie plus élevé.
Ces risques ne doivent pas limiter les indications de thrombolyse, mais obligent à disposer de procédures de dépistage précoce et des procédures de prise en charge préétablies.
Inserm U1171. Adrinord.