– Tuteur thématique : Dr Vanessa Cottet* (vanessa.cottet@u-bourgogne.fr), Inserm, UMR 866, équipe EPICAD, CHU de Dijon.
– Tuteur méthodologique : Pr Christine Binquet (christine.binquet@u-bourgogne.fr), Inserm CIC 1432, Université de Bourgogne.
Le cancer du foie est le deuxième cancer par sa mortalité dans le monde, avec 746 000 décès par an. Plusieurs facteurs de risque de survenue du carcinome hepatocellulaire (CHC) ont été clairement identifiés, cependant, les facteurs alimentaires, favorisant ou protecteur, ont été peu recherchés, notamment chez des patients cirrhotiques. Notre objectif était donc d’analyser dans une population de patients cirrhotiques l’association entre l’adhésion à des profils de consommations alimentaires et le risque de CHC.
Pour l’étude CiRCE (« CIrrhose et Risque de Carcinome hépatocellulaire dans le grand Est »), les CHU de l’Est de la France ont inclus 1179 patients atteints de cirrhose compliquée de CHC (cas) ou non (témoins). Un questionnaire alimentaire type « histoire alimentaire » était rempli à l’inclusion (177 cas et 385 témoins répondants). Une analyse en composantes principales a permis de dégager des profils de consommation dans la population globale des témoins, puis dans les sous-population de patients avec « cirrhose d’origine alcoolique ou métabolique » puis « cirrhose d’origine virale ». L’impact de l’adhésion à ces profils sur la survenue du CHC a été analysé par régression logistique multivariée.
Nous avons identifié 4 profils dans la population de témoins : « Diversifié », « Snack et sucreries », « Prudent » et « Viande ». Tous incluaient à la fois des aliments suspectés d’augmenter le risque de survenue du CHC, et des aliments potentiellement protecteurs. L’analyse par régression logistique n’a pas permis de montrer d’association significative entre profil et CHC, cependant, nos résultats étaient cohérents avec une augmentation du risque chez les patients adhérant fortement au régime « Viande ». Les profils retrouvés dans les analyses de sensibilité étaient proches de ceux de la population globale.
Il s’agit de la première étude analysant la relation entre profil alimentaire et survenue du CHC dans une population cirrhotique. Aucun des profils retrouvés n’était associé à une augmentation du risque de CHC. Cependant, nos résultats sont compatibles avec une augmentation du risque de CHC chez les gros consommateurs de viande. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer nos résultats, en particulier chez des patients cirrhotiques, caractérisés par un métabolisme détérioré.