Évaluer la prévalence des lombalgies et leur répercussion socioprofessionnelle et en déduire la part des contraintes biomécaniques, physiques et psychosociales dans leur survenue.
Il s’agit d’une étude transversale, effectuée auprès de 78 conducteurs d’engins mobiles travaillant dans le transport pétrolier moyennant le questionnaire Nordique et le score de Karasek complétés par une étude ergonomique du poste de conduite avec mesure du niveau de vibration.
Dans une population exclusivement masculine constituée de chauffeurs de poids lourds (70,5 % des cas), l’âge moyen était de 42,19 ans. La majorité avait un excès pondéral soit 81,25 %. Une ancienneté au travail supérieure à 10 ans était notée dans 48,7 %. La prévalence des lombalgies était de 41,02 %. Ces lombalgies étaient responsables d’un recours aux soins chez 40 % des lombalgiques et aux arrêts du travail dont la moyenne était estimée à 12 jours par an. Plus de la moitié des conducteurs (58,97 %) était exposé à une forte demande psychologique en disposant d’une faible latitude décisionnelle pour y faire face (jobstrain). Les facteurs biomécaniques tels que la position assise prolongée pendant plus de 10 heures/jour sans respecter le temps de pause, les longues périodes de concentration visuelle, la manutention, le froid et la chaleur et l’exposition aux vibrations chiffrée à 0,58 m/s2 étaient identifiés comme les principaux facteurs de risque des lombalgies. Il s’y associe des facteurs psychosociaux (jobstrain) ainsi que d’autres facteurs personnels tels que le tabagisme, l’hypertension artérielle et le diabète.
Nos salariés sont particulièrement vulnérables aux lombalgies. Leur exposition quotidienne aux vibrations avait justifié l’adoption des mesures de prévention technique et organisationnelle associées à une hygiène de vie dans le cadre d’une démarche de prévention primaire des lombalgies de l’aggravation d’une pathologie lombaire préexistante.