Chez 82 patients ayant eu le protocole simple isotope (MIBI stress, puis MIBI repos), une acquisition double isotope a été ajoutée une heure après l’acquisition d’effort MIBI standard et 5 min après injection de 36 à 63 MBq de 201Tl. Les enregistrements ont été réalisés en caméra CZT D-SPECT™ et les acquisitions en double isotope reconstruites avec un algorithme de correction des photons diffusés. L’analyse des images a été effectuée : (1) par soustraction des activités segmentaires entre stress et repos, comparativement entre les protocoles simple (ΔTc) et double isotope (ΔTl) ; (2) dans les segments identifiés comme ischémiés (lacunes et anomalies de cinétique de stress réversibles au repos) ou nécrosés (non réversibles au repos) visuellement sur les images conventionnelles en simple isotope.
La dose efficace moyenne était de 13,9 ± 1,4 mSv en double isotope. Le ΔTl est considérablement plus élevé pour les 42 segments ischémiés que pour les 89 segments nécrosés (14,5 ± 10,2 % vs. 6,5 ± 8,9 %, p < 0,001). Cependant, les ΔTc sont plus faibles dans les deux cas (8,4 ± 6,4 % et 2,5 ± 7,2 %, p < 0,001), probablement à cause du bruit de fond plus élevé en 201Tl par comparaison au 99mTc sur l’acquisition de repos. (Rapport bruit de fond/myocarde 0,33 ± 0,9 vs. 0,27 ± 0,15, p < 0,001). Les seuils optimaux, pour différencier les segments ischémiés des segments nécrosés, étaient plus élevés en double isotope (ΔTl > 13 %), qu’en simple isotope (ΔTc > 8 %).
La TSM en double isotope réalisée sur les caméras CZT, permet une réduction de doses de plus de 50 % par rapport aux protocoles sur caméras conventionnelles (14 vs 29 mSv). Cependant, ce protocole avec injection de 99mTc-Sestamibi pour le stress génère un bruit de fond assez élevé sur les images de repos en 201Tl, ce qui nécessite une adaptation des seuils définissant la réversibilité au repos.