Étude prospective menée sur 2 mois (février–mars 2016), incluant tous les patients ayant été admis au service de néphrologie-dialyse pour prise en charge urgente en hémodialyse. Le but de notre travail était d’étudier les différents aspects épidémiologiques, étiologiques, cliniques, biologiques, les indications des urgences dialytiques, les paramètres de la séance d’hémodialyse ainsi que les complications per-dialytiques.
Il s’agit de 79 patients. L’âge moyen était de 62,6 ans avec une prédominance masculine (57 %). Les patients proviennent en majorité du service des urgences (64 %). Parmi les patients, 79,9 % présentaient une insuffisance rénale chronique dont 50 % au stade terminal. Une insuffisance rénale aiguë représentait 20,1 % des cas. La dialyse en urgence a été entreprise pour une hyperkaliémie menaçante dans 15,2 % des cas, un OAP dans 15,2 % cas, une acidose métabolique sévère dans 12,7 % des cas et un syndrome urémique mal toléré dans 3,8 % des cas. La technique choisie était l’hémodialyse conventionnelle intermittente avec une durée moyenne de la séance de 3 heures. Une ultrafiltration était nécessaire dans 74,1 % des cas. Un cathéter central était utilisé dans 73,8 % des cas. Les complications per-dialytiques étaient dominées par l’hypotension artérielle symptomatique.
La fréquence des urgences dialytiques reste importante dans notre pays. L’OAP et l’hyperkaliémie constituent les principales indications de l’épuration extra-rénale en urgence. Un retard ou un défaut de prise en charge des patients présentant une insuffisance rénale chronique expliquent le recours fréquent à la dialyse en urgence.
L’analyse des motifs et des modalités de dialyse en situation d’urgence permet d’adopter des mesures préventives, d’identifier les patients à risque et d’optimiser les protocoles de prise en charge.